Début juin avec mes amis de l’association Photographique Rhône-Alpes Nature, nous sommes allés photographier les crapauds « Sonneur à ventre jaune » dans les gorges de Thurignin.
Le Sonneur à ventre jaune est un petit crapaud de 5-6cm de long. Son dos est gris – brun avec de nombreuses spinulosités : ce sont des glandes qui contiennent un mucus qui permet de garder la peau humide. Ses yeux sont saillants, et la pupille a une forme de coeur caractéristique. Son ventre est gris bleuté marbré de jaune. Lorsqu’il se sent menacé, il se cambre en soulevant pattes avant et arrière laissant ainsi apparaître les couleurs de sa face ventrale, voire se met sur le dos. La couleur du ventre indique au prédateur que le crapaud est toxique et ne doit pas être mangé.
Les sonneurs à ventre jaune se reproduisent dans des mares temporaires qui sont en eau au printemps au au début de l’été et sont de petite taille : 0,5 à 20m2 et 10 à 60 cm de profondeur. Ces mares sont pauvres en végétaux et donc peu attractives pour les autres animaux, ce qui permet de limiter la prédation par les tritons et poissons sur les oeufs et les tétards. Ainsi dans les gorges de Thurignin les sonneurs ne se reproduisent pas dans le torrent principal, mais dans les petites marmites temporaires de part et d’autre du cours d’eau. Ces marmites ont été creusées par le torrent lors de ses crues.
Pendant l’accouplement le mâle entoure ses pattes avant autour de la femelle au niveau de la taille (amplexus lombaire). La femelle émet des ovules dans le milieu, que le mâle féconde au fur et à mesure de leur sortie du cloaque, en les arrosant de sperme.
Le sonneur à ventre jaune est un crapaud assez rare en France, et ses effectifs sont en forte diminution à cause de la disparition des milieux humides et du morcèlement des milieux par l’homme. L’espèce est protégée. On peut la photographier, mais il ne faut pas la déranger et encore moins prélever des individus ou des têtards.
Pour finir je vous présente quelques photos en exposition multiple (plusieurs photos superposées à la prise de vue, technique issue de l’argentique qui consistait à prendre 2 ou plusieurs photos sans faire avancer le film et à nouveau disponible en numérique où le capteur est exposé 2 fois ou plus). J’aime bien cette technique qui permet d’obtenir des résultats assez artistiques! Sur les deux premières j’ai rajouté un effet de flare : sur la première photo j’ai pris le sonneur. J’y ai rajouté le flare en photographiant une zone de la rivière bien ensoleillée en contre-jour et en faisant une mise au point manuelle au moment où les flares sont les plus visibles. Sur la 3è photo j’ai rajouté une cascade derrière le sonneur. Sur la dernière j’ai superposé 3 prises de vues : 1 le couple de sonneur, 2 la feuille en forme de coeur, 3 les flares !
